#Allaitement maternel et #Sommeil, un vaste sujet quand on est consultante en lactation #IBCLC et coach en parentalité positive.
Nous sommes culturellement sujets à nous questionner sur le thème du sommeil du nourrisson. Nos croyances tendent vers le fait qu’un nouveau-né qui a bien mangé dormirait mieux, qu’il doit rapidement être autonome pour s'endormir et comme cela vient principalement d’une méconnaissance de la physiologie du sommeil, alors nous faisons volontiers portés la responsabilité à l’allaitement maternel. Tout ça, pendant que dans d’autres cultures on pratique de manière instinctive l’allaitement à la demande, le partage du lit, le portage... "Faire ses nuits” nécessite une certaine maturité cérébrale et l’acquisition du rythme circadien, à partir de cette constatation nous comprenons largement qu’il n’y a pas de bénéfices à surnourrir son bébé. Le nourrisson commence à prendre conscience du rythme jour / nuit en général vers 6 à 8 semaines.
Combien de femmes allaitantes ont entendu : “ Si ton enfant était nourri au biberon il dormirait mieux !” Sachez qu’aucune étude ne permet de le prouver.
Et le “ Ton bébé doit apprendre à s’endormir seul. L’endormir au sein c’est lui donner de mauvaises habitudes ! “ Un enfant n’a pas à être éduqué au sommeil mais accompagné et sécurisé. Un nourrisson a par définition un besoin de proximité ainsi les méthodes amenant les enfants au sommeil en les laissant pleurer sont à fuir. Les neurosciences le prouvent le stress ressenti par l’enfant est néfaste pour son développement psycho –affectif.
Que se passe-t-il si je laisse mon enfant pleurer ? Il finit par cesser de pleurer. Et qu’est-ce qu’il comprend ? Qu’il ne peut pas compter sur son moi. Il perd également confiance et ressent un sentiment d’abandon. Nos enfants ont besoin d’accompagnement, d’un #attachement sécure et cela passe par la présence de ses parents.
Concernant la relation entre l’allaitement et le sommeil nous savons que le corps de maman sécrète des hormones dont le tryptophane, la mélatonine qui passent dans le lait de maternel et sont donc transmises à l'enfant en plus de l’ocytocine (l’hormone du bien-être). La mélatonine reçue par le lait maternel va largement contribuer, en plus de la mélatonine que le bébé sécrète, à l’acquisition du rythme circadien. C’est un vrai bénéfice qu’apporte l’allaitement maternel.
J’ai également envie de vous parler du sommeil de la mère allaitante. Saviez-vous que les études nous montrent que ces femmes ont un sommeil lent donc un sommeil réparateur plus long et qu’en moyenne elles dormiraient plus que les femmes qui n’allaitent pas ? Pendant le sommeil lent, le corps et le cerveau sont au repos. L'activité cérébrale et le tonus musculaire diminuent alors, tandis que l'organisme se recharge en sucre en prévision d'une nouvelle journée. Chez la mère allaitante, les hormones jouent un rôle essentiel au niveau du sommeil : L’ocytocine, la prolactine, la béta-endorphine et la dopamine.
La première procure un état d’apaisement.
La seconde accélère le passage en sommeil lent.
Les 2 dernières apportent un sentiment de plaisir et permet à la femme allaitante de se réveiller facilement lorsque son enfant en a besoin.
Aux mères allaitantes, je ne peux que vous recommander de lâcher-prise sur ce qui vous semble superficiel dans votre journée et de vous octroyer des mini sessions de siestes de 10 à 20 minutes qui vous permettront de récupérer.
Comprendre la physiologie du sommeil du bébé et celui de la femme allaitante permet d’accepter les réveils nocturnes sans se mettre la pression sur ce sujet. Non, ce n’est pas la norme qu’un nourrisson “fasse ses nuits”, allaité ou non. Faites confiance à votre enfant et faites-vous confiance, ne vous mettez aucun objectif sur le sommeil de votre enfant. Des congés maternité / paternité adaptés ne serait-il de meilleures solutions ?
L’essentiel est de respecter ses convictions et d’établir son projet d’allaitement en fonction de celles-ci.
Bibliographie et sources :
Rosa Jové, DORMIR SANS LARMES : Les découvertes de la science du sommeil de 0 à 6 ans.
Blyton D. et col. : Lactation is associated with an increase in slow wave sleep in women. J.sleep Re 2022.
La Leche League France : Feuillet AA34 : Faut-il apprendre aux bébés à dormir?
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